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L'ébullition des années cinquante
provoque une abondance de travail pour les musiciens et orchestres qui, malgré
leur grand nombre et la naissance de multiples formations durant la décade,
doivent se démener pour assurer leurs engagements. Il se produit au cours
de cette décennie un brassage musical phénoménal. Les musiciens
passent d'un ensemble à l'autre, jouent dans plusieurs formations à
la fois, se retrouvent pour de fantastiques descargas dont plusieurs,
à la suite de l'initiative de Israel
"Cachao"
LÓPEZ en 1957, sont spécialement
organisées pour être enregistrées. Certains grands orchestres,
à l'exemple de "FAJARDO
y sus ESTRELLAS", ont en fait deux -voire trois- formations
leur permettant d'assurer leurs engagements dans des lieux différents et
souvent éloignés car la province n'est pas en reste même si,
soumises à une moins grande pression touristique, les lieux de divertissement
restent pratiquement les mêmes que lors de la décade précédente
et le public exclusivement cubain. |
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Une véritable compétition musicale se fait
jour. Les conjuntos alternent
avec les charangas ou les
jazz bands. Les rumberos
sortent de leurs solares pour s'exhiber dans les shows. Tandis que la chanson populaire et la Vieja Trova traversent sans vague cette période, le Feeling sort de l'ombre et occupe aussi sa place dans les cabarets. |
A la chanson traditionnelle des duos de María Teresa VERA et de Lorenzo HIERREZUELO, de "Los COMPADRES", des surs MARTÍ , LAGO, répondent des duos, trios ou cuartetos harmoniques ou au son rénové, "Los RIVERO", "Los FAXAS", "BIMBI y su Trio ORIENTAL", "Los GUARACHEROS de ORIENTE ", "Los ARMÓNICOS".
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La plupart des grands groupes des années quarante continuent d'avoir une large popularité. La charanga "ARCAÑO y sus MARAVILLAS" dispute les meilleures scènes au "Conjunto de Arsenio RODRÍGUEZ", puis au conjunto de Félix CHAPOTTÍN lorsque Arsenio quitte Cuba. Fréquemment ils se retrouvent alternant dans un même spectacle à La Tropical ou dans un grand cabaret. La "ORQUESTA AMÉRICA", reine du cabaret Silver Star, harcèle la formation de Antonio ARCAÑO. Mais quittant Cienfuegos, la charanga "ORQUESTA ARAGÓN", s'emparant du Cha Cha Chá dès le début des années cinquante, commence une irrésistible ascension que lui contestent Enrique JORRÍN et son orchestre. |
Derrière ces formations phares d'autres charangas trouvent leur place sur les ondes, dans les cabarets et les académies. "MELODÍAS del 40", "ARMONÍAS del 48", "IDEAL", et des charangas plus récentes, "NOVEDADES", "RITMO ORIENTAL" en 1958 , la "SENSACIÓN " et la voix de Abelardo BARROSO en 1954, "ORQUESTA REVÉ " en 1956, "ESTRELLAS CUBANAS" en 1959. Le "CONJUNTO CHAPOTTÍN" avec ses étoiles, Félix CHAPOTTÍN, lui-même, Miguelito CUNÍ, "Lilí" MARTÍNEZ, Alberto ABREU est le maître incontesté du Son tel que l'a imposé Arsenio RODRÍGUEZ au cours de la décennie précédente, mais les autres conjuntos ne s'en laissent pas compter. Les meilleurs parmi les plus anciens continuent de tenir le haut du pavé surtout grâce à leurs deux ou trois chanteurs qui peuvent assurer un large répertoire. |
Le très ancien conjunto "Los JÓVENES del CAYO" connaît un regain de jeunesse. Le "CONJUNTO COLONIAL" reste actif et son concurrent direct le "CONJUNTO CASINO" est un des tous premiers à apparaître à la télévision en 1950. Lorsque Roberto FAZ le quitte en 1956 il organise sa formation personnelle qui va rapidement voler la vedette au "CASINO". |
Dès le début de ces années
de nouveaux conjuntos naissent, le "CONJUNTO
SARATOGA"
en 1952, le "CONJUNTO
de Luis SANTI",
le "KUBANEY", le "CONJUNTO
MODELO" en 1952, le "RUMBAVANA"
en 1955.
En 1959 naît le dernier grand ensemble de la décennie autour de quelques-uns des meilleurs musiciens ayant participé aux formations de Benny MORÉ et de CHAPOTTÍN, "LAS ESTRELLAS DE CHOCOLATE " dirigé par Félix "Chocolate" ALFONSO. |
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© Patrick Dalmace
2 ° partie. Les Fabuleuses années cinquante. |
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